Poët, poët
Enfin un groupe de vrai poètes. Un rassemblement d'esthètes dont le raffinement et la plume sauvage dépeint tous les petits bonheurs quotidiens comme autant de grandes aventures épiques et mystiques Allez savoir pourquoi -sans doute la poésie et le lyrisme grandiloquent sont mal vus dans leur région, ou bien la simple honte de devoir annoncer au monde : je suis poète- les quatre troubadours ont choisi pour leur troupe un nom bien loin de la poésie : Genital Grinder. En accord avec ce doux nom, le quartet cache ses vers sous une avalanche de voix gutturales ou criardes à souhait, soutenues par un batteur épileptique et des guitares plus proches du pavé dans les gencives que de la musique de chambre. Pour perfectionner encore son camouflage déjà très raffiné, Genital Grinder a donné de jolis titres à ses sonnets : Cut your dick off, Nul à chier, ham butter slayer, glpjbtm ou bien 10 t de merde dans ta chatte C'est à croire qu'en fait d'esthètes, les parisiens ne seraient en réalité qu'une bande de joyeux grinder déguisés en poètes. Et s'ils ne semblent pas très sérieux dans le propos, n'ayant que le fun en tête, les GG sont par contre très sérieux dans l'agression. Un death grind sur mesure, calibré pour exploser en faisant le plus de dégâts possible, rapide et efficace comme un lavement un jour de diarrhée. Et comme la production façon artillerie lourde sert à merveille ce joyeux bordel, leur poésie devrait ravir les hordes de barbares friands de vers frétillants. Les poètes incompris que sont Gronibard devraient se sentir moins seuls à présent.
Genital Grinder, Genital Grinder